Cachée dans la forêt...
... près de Fréjus, au milieu d'une pinède et surplombant une petite ravine se cache la Chapelle Notre-Dame de Jerusalem, dédiée par Jean Cocteau à l'ordre des Chevaliers du Saint-Sepulcre dont le blason représenté au-dessus de la porte est une interprétation personnelle de l'artiste.
La galerie extérieure...
est décorée de mosaïques inspirées par la prise de Jérusalem, l'exil du peuple juif....
L'intérieur est éblouissant : les dessins ont été réalisés au fusain et crayons de couleurs à l'huile directement sur le ciment et s'articulent autour du thème de la Passion du Christ.
Tout commence bien normalement par la Cène où l'on remarque (3ème personnage à la gauche du Christ), Jean Cocteau et son pendant (3ème personnage à la droite du Christ), Jean Marais !!
A gauche de la Cène, Jésus couronné d'épines, les poignets liés, est encadré par un soldat juif et un légionnaire romain :
la scène est surplombée par un ange dont les traits rappellent étrangement ceux de Jean Marais !
Suit bien normalement la Crucifixion, originalement traitée en contre plongée...
La profonde douleur de la Vierge à la Rose est accentuée par la représentation d'une couronne faîte de tiges de rosiers.
Pour la Résurrection, Cocteau a choisi un ange blond soulevant le linceul rouge du Christ qui apparaît vêtu de bleu clair, la tête auréolée, devant deux soldats romains stupéfaits :
A ces scènes de la Passion se mêlent des représentations liées à l'ordre du Saint-Sépulcre avec, en particulier, ces deux groupes symétriques de grands personnages coiffés de hauts chapeaux, revêtus de la cape à croix potencée, chantant les louanges du Christ dont le visage tracé au fusain évoque le Saint-Suaire :
Toutes ces merveilles dans une toute petite rotonde de 8m de diamètre et 5m de hauteur.
Et puis encore pour le plaisir.... le plafond :
et ce vitrail où deux chevaliers en armes, portant l'épée et la croix, se font face ...Entourés de flammes, ils rappellent le jugement pris à l'encontre des chevaliers de Jérusalem par le roi de France, Philippe le Bel et leur supplice sur le bûcher en tant qu'hérétiques.
au sol, réalisé par Roger Pélissier, céramiste d'art à la Tour de Mare, se détache la croix potencée !
A noter que Cocteau conçut et dessina cette chapelle,mais que ce n'est qu'après sa mort en 1963, qu'elle fut achevée par son fils adoptif Edouard Dermit. En réalité, dans les années 1950, un banquier niçois avait souhaité édifier à proximité, à la Tour de Mare, une petite cité d'artistes ... Le projet capota et seule la chapelle en fut édifiée.